Zemmour
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Huit femmes ont décidé de témoigner des harcèlements et attouchements commis par Eric Zemmour dans une vidéo diffusée mardi 8 mars sur Mediapart. Les faits auraient été perpétrés entre 1999 et 2009.

« Les stagiaires ça sert à quoi à ton avis ? »

Dans la vidéo diffusée mardi, les huit femmes attestent de divers gestes déplacés, allant de la caresse au baiser forcé plaquée contre un mur. Parmi elles, l’élue aixoise Gaëlle Lenfant témoigne : « Ce n’était pas un baiser volé. J’étais juste une serpillière sur laquelle on s’essuie les pieds », affirme la conseillère municipale.

Claire, âgée de 37 ans aujourd’hui mais de 18 lors de son stage au Figaro, en compagnie de Zemmour, affirme qu’il lui aurait demandé de s’accroupir à côté de lui pour réparer son ordinateur. « Je lui demande ce qu’il fait, il me répond : « Mais tu es stagiaire, non ? Les stagiaires ça sert à quoi à ton avis ? », raconte Claire. Et lorsque celle-ci fait part de la situation à sa tutrice, la journaliste Pascale Sauvage, Zemmour lui aurait rétorqué : « Si on peut plus draguer les stagiaires… les stagiaires c’est fait pour faire des pipes et du café. »

Peur des représailles

Aucune des huit femmes n’a osé témoigner au moment des faits, de peur des représailles. « Mon petit ami comme mes parents ont eu le même raisonnement qui consistait à me faire réfléchir au fait que ce serait ma parole contre celle d’Eric Zemmour. Que j’étais une jeune stagiaire que personne ne connaissait, qu’il était une personnalité publique. Et que non seulement, probablement, je n’allais pas être crue et que ça pouvait me faire du mal. Que je pouvais peut-être me griller dans le métier que je rêvais de faire. Et je pense que malheureusement, ils avaient raison », témoigne Séverine, une autre stagiaire du Figaro.

La candidature d’Eric Zemmour est « un doigt d’honneur symbolique à nous, qui avons été agressées, et à toutes les femmes », s’indigne l’ancienne stagiaire. « Je n’ose même pas imaginer ce que serait la condition féminine s’il était élu. Je pense que c’est un type qui est dangereux pour les femmes », abonde Claire.

Zemmour, vidéo, droits d'auteurs
PolitiqueSociété

Mardi 30 novembre, le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2022 dans une vidéo qui a très vite fait parler d’elle : de par son contenu réactionnaire d’abord, mais surtout en raison d’images tirées de films et d’émissions, apparemment utilisées sans l’obtention des droits nécessaires. 

Et les droits d’auteur  ?

« Il n’y a aucune exception particulière qui exonérerait les candidats ou hommes politiques du respect du droit de la propriété intellectuelle », rappellent les avocats Justine Bloch et Patrick Sergeant. 

«  Ce qui est intéressant, c’est qu’ils (l’équipe de Zemmour) ont fait attention au droit à l’image, puisque la plupart des personnes apparaissant dans ce clip sont de dos, ou ne sont pas reconnaissables », relève monsieur Sergeant. Mais « on a l’impression qu’ils ont oublié le droit d’auteur  », note sa consoeur, Justine Bloch.

De son côté, l’équipe de campagne d’Éric Zemmour affirme que « tout a été réglé et est en cours de règlement pour les images ajoutées récemment ». « On fait les choses comme il faut. Idem pour les droits de la musique. Forfait payé », assure l’équipe.

«  Question du droit moral  »

Toutefois, s’il s’avère qu’il y a bel et bien préjudice, celui-ci pourrait encore être aggravé en raison de l’identité du candidat. En effet, « ces images servent la campagne d’un candidat qui se trouve sur une ligne très radicale. Ce n’est pas tout à fait la même chose que pour un candidat « mainstream »  notamment pour ces raisons de détournement des images. En ce sens, on peut imaginer que le préjudice subi par ces auteurs est d’autant plus important qu’ils ne souhaitent pas servir la ligne de ce candidat », explique Patrick Sergeant. 

Par exemple, « en 2009 l’UMP avait dû proposer 30 000 euros à MGMT pour avoir utilisé leur titre « Kids » sans leur autorisation », illustre l’avocat.

Zemmour
Politique

A la demande de deux associations d’Ille-et-Vilaine, l’Alliance souverainiste de l’estuaire de la Rance et Mémoire du futur, le polémiste Eric Zemmour est venu donner une conférence (aux allures de meeting) vendredi 5 novembre sur la commune de Pleurtuit. Ses partisans, présents par centaines, assument désormais haut et fort ses propos ultranationalistes, racistes et misogynes.

« Union des droites »

Au vu des profils présents à ce rassemblement, Zemmour semblerait en passe d’accomplir ce que le FN n’est jamais parvenu à faire : rassembler l’extrême droite et la droite conservatrice. 

Parmi les Français venus écouter le polémiste figure Nicole, une chrétienne d’un certain âge « en désaccord avec la PMA et toutes ces choses qui détruisent la jeunesse et la société » . «  Je trouve que la France décline, qu’il y a du laxisme partout », insiste-t-elle, affirmant que « les gens qu’on reçoit doivent s’adapter à notre pays ». Et non loin d’elle se trouve la nouvelle génération, prête à prendre le relais. Mathieu, Aymeric et Antoine, âgés de 27 et 28 ans, sont  « venus soutenir Zemmour, montrer que la jeunesse est derrière lui », et qu’elle admire « ses valeurs et ses idées »  : à savoir, « l’amour de la France, de son histoire, et de ses valeurs nationalistes  ».

En revanche, un couple présent dans l’assemblée revendique des valeurs  « conservatrices, mais pas d’extrême droite ». Yann et Madeleine assurent eux être « ouverts sur l’immigration, mais là, c’est trop   !  ». Et sans savoir encore s’ils voteront pour Zemmour, ils estiment que ce dernier « élève le débat ».

« Zemmour laissera des traces »

« Éric Zemmour apporte à l’extrême droite ce qui lui faisait défaut jusqu’alors : une capacité à parler aux retraités et aux cadres »,  estime Mathieu Souquière, auteur d’une étude pour la Fondation Jean-Jaurès.

Mais au-delà de ce succès fulgurant, nombreux s’accordent à dire qu’il n’est pas qu’« une bulle prête à éclater ». « Quoi qu’il advienne, la secousse Zemmour laissera des traces sur le ton de la campagne, le positionnement des autres candidats, peut-être sur la façon même de faire de la politique à l’avenir », estime le philosophe Raphaël Lorca.

Le Pen, Zemmour
Politique

Dimanche 12 septembre, lors de son discours de rentrée à Fréjus, Marine Le Pen n’a pu échapper aux questions concernant son très probable rival d’extrême droite à l’élection présidentielle, le polémiste récemment écarté de CNews, Eric Zemmour.

7 % d’intentions de vote

Selon une étude du site Harris Interactive publiée dans Challenges, dans la configuration actuelle  (avant même d’avoir fait campagne) Eric Zemmour obtiendrait 7% d’intentions de vote, contre 19% pour Marine Le Pen. Il y a donc « danger maximal », s’alarme un cadre du Rassemblement National sous couvert d’anonymat. 

« Zemmour occupe un vrai espace. Il existe un électorat LR qui ne se fondera pas dans le macronisme et un électorat RN qui a un doute sur Marine Le Pen. La difficulté pour lui, c’est de muer en homme politique. Faire des meetings et porter un projet, c’est un autre métier que débattre sur des plateaux », explique-t-il.

« Le succès médiatique ne fait pas un homme politique »

De son côté, Marine Le Pen prétend ne pas redouter Zemmour, mais souligne tout de même que « le véritable suicide français, c’est la division du camp national », faisant ici référence au best-seller du polémiste.

Et dans son camp, les soutiens de la candidate se veulent rassurants. «  Eric Zemmour découvre ce qu’est une campagne. Il va se rendre compte que c’est intrusif, que recueillir les signatures de maires n’est pas une promenade de santé, et que le succès médiatique ne fait pas de vous un homme politique. Il faut un parcours initiatique qu’il n’a pas », assure un député RN.

« A la limite, il pourrait faire 5% et se rallier à nous au second tour. Mais on n’est même pas sûrs qu’il soutienne Marine, pour ne pas se griller et pouvoir revenir chez ses employeurs…  », suggère un autre responsable RN.

Politique

La LICRA se félicite de la décision de justice.

Le Tribunal correctionnel de Paris a condamné ce jour Eric Zemmour pour provocation à la discrimination raciale.

La LICRA se félicite de cette décision. A tous ceux qui ont tenté d’enfermer ce procès dans l’axiome « pro ou anti-liberté d’expression », le juge a répondu, au nom du peuple Français, que les faits dénoncés pour lesquels la LICRA poursuivait le journaliste étaient bien contraires à l’ordre public.

Aux mêmes qui ont tenté d’instruire un procès en sorcellerie aux associations antiracistes, la LICRA répond que les seules et uniques limites fixées à la liberté d’expression sont celles de la loi qui protège les individus et garantit « le Vivre-ensemble ».

Dans cette affaire la LICRA a rempli sa mission de veille et d’alerte, les tribunaux leur rôle de diseur du droit. Ainsi va le bon fonctionnement de la démocratie.

A l’approche de la campagne présidentielle qui sera l’occasion d’un vaste et important débat, la LICRA appelle les représentants politiques et les leaders d’opinion à la responsabilisation de leurs propos afin de ne pas verser dans un populisme contraire aux intérêts de la République.

source : http://www.licra.org/

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi Eric Zemmour à 2.000 euros d’amende avec sursis pour provocation à la haine raciale pour ses propos controversés sur « les Noirs et les Arabes ».

Le tribunal a jugé qu’Eric Zemmour avait « dépassé les limites autorisées de la liberté d’expression ».