Des militants et des professeurs expliquent comment ils ont chassé l’organisation néo-nazie grecque Aube Dorée de leur île
Les professeurs d’Héraklion, la capitale de l’île, ont été les premiers à ressentir l’influence du parti. Ces derniers visaient le recrutement d’adolescents, se présentant comme des figures paternelles et amicales leur enseignant l’histoire du pays. Cependant la violence a rapidement suivi ; notamment l’attaque au couteau de deux travailleurs pakistanais. Malgré cela, si la population n’avait pas réagit, l’organisation néo-nazie serait encore présente à Héraklion.
L’organisation a ouvert ses premiers locaux de l’île dans une banlieue populaire en 2011. Le mouvement antifasciste n’a pas attendu pour riposter. Pour eux, la présence d’Aube Dorée dans l’espace public doit être combattu en toute occasion. Le consensus d’une assemblée de quartier était que personne ne souhaitait la présence de ce local, mais les force manquaient pour agir. Le meurtre de Pavlos Fissas par Aube dorée en 2012 a tout changé.
Le sursaut antifasciste
Suite à l’assassinat une vague de mobilisation antifasciste et d’attaques ont eu lieu contre Aube Dorée. La Crète n’ a pas fait exception à la règle. Les antifascistes ont également menée un travail éducatif de terrain dans le quartier, de même que les professeurs dans les écoles. Ces derniers se sont rassemblés en une Ligue des Professeurs Antifascistes. Le choix a été fait de ne jamais traiter des élèves convertis à la politique d’Aube Dorée comme des cas perdus.
Des actions plus dures étaient menées en parallèle de ce travail de terrain. En 2018 une centaine d’antifascistes ont mené une attaque contre le local d’Héraklion. Le local a été entièrement saccagé ; deux semaines plus tard Aube Dorée quittait les lieux. Tout le monde n’approuve pas ce genre d’action. Néanmoins il faut reconnaître que cette double méthode d’éducation politique et d’attaques a fonctionné.