Grève : Pas de trêve durant les fêtes

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Samedi 28 décembre, ils étaient encore des milliers à manifester contre la réforme des retraites, à Paris comme en région. Depuis le 5 décembre, il ne s’est pas passé une journée sans action, et les cheminots tiennent désormais des assemblées générales quasi quotidiennes pour que le mouvement ne faiblisse pas durant les fêtes.

Sanctions disciplinaires

« Cela fait vraiment chaud au cœur, quand on tient son piquet de grève, de voir 50 ou 100 camarades débarquer en chantant », se réjouit Béranger Cernon, secrétaire général de la CGT de la gare de Lyon.

Car de renfort, les cheminots grévistes en auront besoin s’ils veulent résister aux assauts de la direction de la RATP et de la SNCF, qui répondent à la grève par des sanctions disciplinaires. C’est justement pour cette raison que Philippe Martinez est venu prêter main-forte aux grévistes du centre de bus d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), imité par le secrétaire général de la CGT RATP, Bertrand Hammache.

« J’ai participé à quatre actions cette semaine. Outre Ivry, nous sommes allés frapper au siège de la RATP à deux reprises, car ils mettent en place des simulations de carrière erronées pour démobiliser les travailleurs. Et lundi, on a défilé entre la gare de l’Est et la place de la République », énumère Bertrand Hammache. « On est fiers d’être les fers de lance de cette mobilisation, mais on aimerait que cela s’étende encore, avec un vrai blocage de la production, un grand coup porté à l’économie pour être entendu », ajoute-t-il.

D’autres Noëls, une retraite

La solidarité s’organise entre les grévistes, cheminots et énergéticiens par exemple, mais aussi des grévistes vers les utilisateurs. « Pour Noël, les collègues de Seine-Saint-Denis ont basculé 500 000 usagers en heures creuses, là où les tarifs sont les moins chers. Dans le Sud-Ouest et en Île-de-France, les Robins des bois de la CGT ont remis l’électricité à des familles qui n’en avaient plus pour les fêtes », raconte Cédric Liechti, secrétaire général du syndicat CGT énergie Paris.

« Le gouvernement joue le pourrissement, c’est eux qui nous ont amenés à ce calendrier-là, qu’ils ne viennent pas nous dire que nous empêchons les gens de profiter de leurs vacances, proteste le syndicaliste. On l’explique à nos enfants : “Des Noëls, il y en aura d’autres, mais la retraite, t’en auras qu’une !” »